Le collège

Il porte son nom: Gabriel de la Gorce

Il est né le 15 juillet 1915 à Verchocq où son père est maire et conseiller général conservateur. Il reçoit une éducation strictement familiale sanctionnée par un baccalauréat. Il se prépare d’abord à une carrière militaire à Saint-Cyr, dont il sort en 1939 avec le grade de sous-lieutenant. Tout de suite lancé dans la guerre, il se distingue dans des missions de renseignements pendant la Drôle de guerre, se bat jusqu’au bout en juin 1940, est fait prisonnier, tente de s’évader de son Oflag de Poméranie, est repris, déporté. A son retour de captivité, il rejoint l’Armée, mais décide en 1947 de changer de voie.

Il reprend alors l’exploitation d’une de ses fermes à Quilen, s’accommodant de conditions matérielles peu confortables dans un canton où l’agriculture reste routinière et bien ingrate. Peu importe, conscient des bouleversements qui s’annoncent dans cette activité, il se lance dans l’expérimentation, se révélant un pionnier qui étonne parfois les autres cultivateurs. Peu à peu, la nouveauté qu’il instaure s’impose.

En 1958, il est élu à la place de son père comme conseiller général du canton d’Hucqueliers et l’année suivante il devient maire de Quilen. Il va se montrer un conseiller général actif et dynamique. Sa grande indépendance d’esprit, sa volonté de transcender les clivages politiques, sa parfaite honnêteté intellectuelle font qu’il acquiert rapidement le respect de ses collègues. Il est d’ailleurs facilement réélu à toutes les échéances.

Son œuvre est importante et se décline dans très nombreux registres. Fort de son expérience en matière agricole, il s’efforce d’apporter au canton d’Hucqueliers les structures indispensables qui doivent accompagner la modernisation et la formation des agriculteurs. C’est ainsi qu’il crée un Syndicat Intercommunal de Développement Agricole qui fait que le canton devient dans certains domaines un canton pilote, cité en exemple dans le département.

Il est aussi l’initiateur des équipements essentiels dans un canton qui sous son impulsion tente de rattraper ses retards. C’est ainsi qu’il travaille à l’adduction d’eau et surtout, gage d’avenir, à la construction du collège qui porte aujourd’hui son nom. Pour cela, il sait fédérer les énergies, bousculer parfois les élus locaux, en créant en 1964 un Syndicat intercommunal à vocation multiple. Un collège provisoire est rapidement ouvert. Il entame rapidement, dans des conditions difficiles, le projet d’un établissement neuf réalisé en 1971.

De 1971 à 1979, il préside le Comité d’Aménagement rural du Haut-Pays qui lui permet d’étendre son action de développement à l’habitat rural, au cadre de vie, aux activités culturelles. Persuadé de l’avenir du tourisme dans ce secteur, il initie la création en 1977 d’un Syndicat d’Initiatives pour la haute vallée de l’Aa.

Gabriel de la Gorce est mort à la tâche le 30 juillet 1979, à l’issue d’une maladie. Il représente le type d’agriculteur éclairé qui est à l’origine, dans sa région, d’une véritable mutation agricole, mais il fut aussi un pionnier en matière de développement rural.

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